L’Académie contre la langue française
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En trois siècles et demi d’existence, l’Académie a beaucoup travaillé à masculiniser le français. Portebannière des partisans du « genre le plus noble », ce vestige de la monarchie absolue mène depuis le milieu des années 1980 une croisade contre la « féminisation », en dépit des besoins langagiers d’une société où l’égalité des sexes progresse – en dépit, surtout, des logiques de la langue française et des évolutions à l’œuvre dans les autres pays francophones. Sans se soucier de remplir le rôle pour lequel l’entretiennent les contribuables, les Immortel·les en habit vert campent sur des positions purement idéologiques, en proférant des sentences qui se veulent paroles d’Évangile alors qu’elles vont à rebours des dynamiques du français. Les « Quarante », il est vrai, ne sont ni grammairiens, ni linguistes, ni philologues – et pas toujours écrivains. Ce livre retrace cette guerre de trente ans, menée à coup de déclarations aussi péremptoires qu’infondées, réactionnaires et sexistes, face auxquelles les protestations n’ont pas manqué. Il permet également de faire le point sur les objets de ces controverses, et de comprendre pourquoi la France a fini par entamer sa « révolution langagière »… envers et contre les avis des Messieurs-Dames du Quai Conti.
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À propos de l'autrice
Militante féministe depuis les années 1970, Éliane Viennot s’est notamment investie dans les campagnes pour le droit à l’avortement, pour la parité et pour l’institutionnalisation des études féministes. Professeure de littérature française à l’Université de Saint-Étienne, spécialiste de Marguerite de Valois, elle s’intéresse plus largement aux relations de pouvoir entre les sexes et à leur traitement historiographique.
Caractéristiques
Poids | 260 g |
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Dimensions | 15.5 × 20 cm |
Pages | 224 |
Paru le | 23 juin 2016 |
ISBN | 979-1090062337 |
Revue de presse
Bendi Benson Schrambach
This volume will prove stimulating to linguists, teachers, and scholarly Francophiles everywhere.
Béatrice Fracchiolla
Fondamentalement, les autrices nous proposent avant tout un ouvrage multichamps : car il s’agit également ici de politique linguistique, du rapport entre langue et pouvoir, de sociolinguistique et, tout simplement, de politique…
Maria Candea
On pense spontanément que l’Académie française est légitime à parler de langue française, alors que c’est vraiment une position usurpée. Il n’y a aucun linguiste parmi eux !
Catherine Lalonde
Pamphlet scientifique rigoureux et décapant, « L’Académie contre la langue française. Le dossier féminisation » dénonce « l’énergie, la violence, la mauvaise foi et le sexisme qui ont été mis au service de ce combat » contre la féminisation des noms.
Marie Kirschen
Ce nouvel ouvrage revient sur la bataille de la langue et raconte comment, de 1984 à aujourd’hui, les vieux bougons de l’Académie française ont tenté coûte que coûte de freiner la « féminisation » de la langue. Un document précieux.
Émilie Bouvier
Le livre revient sur les principales croisades, délirantes et grotesques, de l’Académie contre le gouvernement (en 1984, puis en 1998), qu’elle soupçonne de vouloir «enjuponne[r] le vocabulaire» (sic).
Julie Clarini
Non seulement les auteur(e)s, tous universitaires, y contestent avec une vigoureuse ironie le conservatisme de l’Académie (dénommé ici le « Saint-Siège »), mais ils/elles égratignent ses prétentions savantes quand ils/elles ne soulignent pas sans vergogne la « médiocrité récurrente du Dictionnaire ».
Martine Rousseau, Olivier Houdart
Ouvrage passionnant, dont nous conseillons vivement la lecture ; y compris, bien entendu, aux ♂ et quelques ♀ en vert du Quai Conti.
Radio Zinzine
Écoutez le compte rendu de lecture sur Radio Zinzine, à partir de 42′ 30 secondes.
La Médiatrice
Ce livre retrace cette guerre de trente ans, menée à coup de protestations face à des déclarations sexistes.
NDLR
L’ouvrage se penche sur le combat mené par l’Académie contre ces évolutions, qui non seulement répondent aux tendances réelles à l’égalité entre les sexes, mais sont également en marche dans les autres pays francophones.
L’ourse bibliophile
Il y a beaucoup d’humour dans ces commentaires sur les textes d’Académicien-nes. Yannick Chevalier disait, lors d’une rencontre à la librairie Violette and Co, que cela avait été « assez amusant à faire. » De mon côté, je vous confirme que c’est très amusant à lire.