Journal pré-posthume possible

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Christiane Rochefort a tenu ce journal par intermittences, entre 1986 et 1993. L’autrice de Printemps au parking, des Stances à Sophie, d’Une rose pour Morrison, du Repos du guerrier, des Petits enfants du siècle (entre autres…) aborde alors la vieillesse avec, intact, «un certain état de fureur» qui est la condition de sa lucidité, de son ironie, de sa légèreté profonde. Fureur de vivre et goût de vivre, chez elle puissamment liés, se traduisent en réflexions lapidaires et parfois désespérées sur l’état du monde, en fragments émerveillés devant sa beauté, l’apparition des bourgeons, le vol des martinets, le chant des rossignols ou Mozart.

La concision à laquelle elle atteint ici est admirable, ses notes ont souvent la justesse émouvante ou cinglante du poème. Rochefort qui avait écrit «Ça ne m’intéresse pas de raconter ma vie, je la connais déjà» (Ma vie revue et corrigée par l’auteur) ne tient pas son journal pour garder trace de sa vie, ordonner sa pensée, organiser le cours des choses. Elle écrit sur l’écriture et elle écrit sur des riens et sur des fulgurances, sur la douleur, sur le courage, sur ce qui alimente le flux créatif ou l’assèche.

20.00

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À propos de l'autrice

En 1958, Christiane Rochefort obtient un succès retentissant avec Le repos du guerrier, premier roman audacieux porté peu après à l’écran, qui met en scène une jeune femme bourgeoise en rupture avec son milieu. En rébellion contre toutes formes d’abus de pouvoir, y compris celui du langage, elle les pourfend dans son œuvre avec acuité et insolence. Qu’ils traitent d’aliénation sociale – Les petits enfants du siècle (1961), Les stances à Sophie (1963), Encore heureux qu’on va vers l’été (1975), Les enfants d’abord (essai, 1976) – ou d’aliénation sexuelle – Printemps au parking (1969), Quand tu vas chez les femmes (1982), La porte du fond (prix Médicis, 1988) – ses écrits toujours précurseurs balaient les conventions d’une société hypocrite.

Dans toute son œuvre, Christiane Rochefort recrée la langue — en particulier dans Une rose pour Morrison (1966) et Archaos (1972), elle bouscule le genre autobiographique avec Ma vie revue et corrigée par l’auteur (1978) et explore dans C’est bizarre l’écriture (1970) «ce qui se trame entre l’écrivain et son papier».

Ses recueils Le Monde est comme deux chevaux (1984), Adieu Andromède et Conversations sans paroles (1997) sont des poèmes en prose où se déclinent humour, révolte et lucidité.

Caractéristiques

Poids 320 g
Dimensions 14 × 18 cm
Pages

288

Paru le

13 novembre 2015

ISBN

979-1090062092

Revue de presse

Véronique Montémont

Le Journal pré-posthume possible, témoignage de la condition d’un écrivain en cours de création, se révèle enfin un texte d’une variété littéraire remarquable, où se côtoient courts poèmes, notations en prose, listes et aphorismes — dont l’humour lapidaire n’est pas sans rappeler par endroits celui d’Erik Satie.

Françoise Urban-Menninger

Son journal composé entre 1986 et 1993 nous invite à « l’entendre penser » et à ressentir jusque dans notre chair battre le cœur de ses émotions les plus intimes.

Dominique Dussidour

De février 1986 à février 1988, Christiane Rochefort écrit « La Porte du fond ». Ce journal de travail absorbe ce qui se déroule dans une période consacrée à l’écriture romanesque.

Babelio

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