Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin !
Petite histoire des résistances de la langue française
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Le long effort des grammairiens et des académiciens pour masculiniser le français a suscité de vives résistances chez celles et ceux qui, longtemps, ont parlé et écrit cette langue sans appliquer des règles contraires à sa logique.
« Le genre masculin ne sera plus regardé, même dans la grammaire, comme le genre le plus noble, attendu que tous les genres, tous les sexes et tous les êtres doivent être et sont également nobles. »
Requête des dames à l’Assemblée nationale, article 3 du Projet de décret adressé à la Législative, 1792.
La domination du genre masculin sur le genre féminin initiée au xviie siècle ne s’est en effet imposée qu’à la fin du xixe avec l’instruction obligatoire. Depuis, des générations d’écolières et d’écoliers répètent inlassablement que « le masculin l’emporte sur le féminin », se préparant ainsi à occuper des places différentes et hiérarchisées dans la société.
Ce livre retrace l’histoire d’une entreprise à la misogynie affirmée ou honteuse, selon les époques. Riche en exemples et en citations il convie à un parcours plein de surprises où l’on en apprend de belles sur la « virilisation » des noms de métier, sur les usages qui prévalaient en matière d’accords, sur l’utilisation des pronoms ou sur les opérations « transgenre » subies par certains mots.
La nouvelle édition explore les pistes que le livre a ouvertes en 2014 en relançant la réflexion sur le langage sexiste (écriture inclusive, règle de proximité, formules épicènes, nouveaux pronoms…).
Nouvelle édition augmentée
10.99€
À propos de l'autrice
Militante féministe depuis les années 1970, Éliane Viennot s’est notamment investie dans les campagnes pour le droit à l’avortement, pour la parité et pour l’institutionnalisation des études féministes. Professeure de littérature française à l’Université de Saint-Étienne, spécialiste de Marguerite de Valois, elle s’intéresse plus largement aux relations de pouvoir entre les sexes et à leur traitement historiographique.
Caractéristiques
Poids | 280 g |
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Dimensions | 14 × 18 cm |
Pages | 144 |
Paru en | mars 2014, réédité le 1er janvier 2017 |
ISBN | 979-1090062443 |
Revue de presse
Pascal Paradou
« Parler un français non sexiste, c’est une question de volonté », affirme Eliane Viennot, professeuse de Littéraure émérite. Voltaire disait bien « professeuse », pourquoi aujourd’hui l’emploi de ce terme provoque une telle levée de boucliers ? La langue française n’est pas sexiste en soi, mais les grammairiens l’ont rendue sexiste, nous explique Eliane Viennot. Selon elle, on a dans les langues romanes tout le matériel nécessaire pour parler un français inclusif. Soyons rationnels, alors, et démasculinisons les usages ! (Podcast)
Leslie
Dans cet ouvrage, Éliane Viennot propose donc de repenser l’inscription des rapports de domination dans la langue à la lumière de son histoire. Elle offre ainsi un fabuleux outil pour qui voudrait se défaire des logiques masculinistes qui structurent le champ linguistique puisqu’il ne faut pas oublier que façonnant la pensée, la langue a le pouvoir de perpétuer les discriminations.
Andrea Valentini
L’ouvrage est remarquable, par la subtilité de ses analyses, par le large éventail des sujets examinés concernant la langue, par les pistes de réflexion qu’il suggère, enfin par son style très agréable à lire.
Brigitte Aubonnet
C’est un ouvrage riche d’exemples linguistiques, historiques, avec des citations de différents points de vue, qui permet d’éclaircir le positionnement de chacun.
Radio Libertaire
La langue française, du coup d’État de l’Académie française à la révolution de l’écriture inclusive : une émission de « Sortir du Capitalisme », sur Radio Libertaire.
Marc Ossorguine
Voilà un petit livre qu’il nous faut ouvrir ou rouvrir à l’heure où la question de l’orthographe française et de son éternelle réforme revient (discrètement mais avec insistance) sur le devant de la scène.
L’ourse bibliophile
On nous enseigne le français, mais non son histoire. C’est là une erreur que corrige cet ouvrage passionnant qui pousse à la réflexion et qui nous donne envie – et les moyens – de lutter contre cette masculinisation systématique de la langue.
Laurent Angard
Toutes les langues romanes laissent le choix de l’accord, et pratiquent bien souvent, comme cela s’est fait en français jusqu’au XIXe siècle, « l’accord de proximité », c’est avec le mot le plus proche.
Joëlle
Écoutez Joëlle faire un compte-rendu enthousiaste du livre sur Radio Zinzine (à 12’16).
Édith Wolf
Ce livre salutaire interroge ce qui semble aller de soi : l’impensé de la langue.
Maria Candea
Le livre nous plonge dans une véritable enquête policière sur le terrain du langage, qu’on découvre avec plaisir, grâce à une écriture à la fois claire et érudite.
Didier Epsztajn
Je ne sais si c’est la fréquentation des autrices de la Renaissance, mais il est assez rare de trouver une si belle langue dans un essai, même sur les évolutions du langage. L’élégance des phrases se double d’un sens de l’humour, qui ne manquera de ravir les lectrices et les lecteurs.
Émilie Blacksanð Levraut
Les lecteurs qui n’ont pas l’habitude de lire des ouvrages de linguistique le trouveront suffisamment clair pour le comprendre et l’apprécier, et ceux qui sont familiers de ce genre le trouveront novateur et enrichissant.
Gabrielle Anctil
Un charmant ouvrage qui nous fait revenir dans le passé pour nous montrer les solutions de l’avenir.
Yannick Chevalier
Le petit livre d’Eliane Viennot, petit par le nombre de page, mais grand par les thèses qu’il expose avec humour et véhémence (ce qui n’est pas incompatible), vient utilement nous rappeler que cette présence quasi exclusive du masculin grammatical n’a pas toujours été la norme du français.
Babelio
Les lectrices et lecteurs de Babelio ont lu et commenté cet ouvrage. Retrouvez leurs avis en cliquant sur cette image
Format numérique
Disponible sur immateriel.fr