Prostitution : 10 bonnes raisons d’être abolitionniste
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Parce qu’elle implique directement les corps et la sexualité, la prostitution a toujours été source de tension entre les divers courants se réclamant du féminisme. Les arguments avancés de part et d’autre creusent des lignes de fracture majeures que la proposition de loi soumise au vote du Parlement français rend plus clivantes encore.
Coercition violente versus choix contraint versus libre choix : la prostitution et les réalités qui la sous-tendent – la misère, les migrations forcées, l’argent, la traite, le proxénétisme – suscitent moins un débat qu’un dialogue de sourd.es, une confrontation ouverte que viennent attiser des initiatives provocatrices telles que le «Manifeste des 343 salauds» et sa pétition «Touche pas à ma pute», largement diffusée au début du mois de novembre.
Partie prenante du collectif «Génération Abolition», l’association Osez le féminisme! a d’emblée affiché la couleur de ses convictions. Dans ce livre au titre sans ambiguïté, elle explicite ce qui l’amène à se prononcer contre le réglementarisme et les aménagements du statu quo, pour le modèle abolitionniste adopté dès 1999 par la Suède :
– subie et imposée bien plus qu’elle n’est choisie, la prostitution est génératrice de violences multiples, tant physiques que psychologiques et sociales ;
– elle enrichit d’abord, et dans des proportions hallucinantes, les réseaux mafieux du proxénétisme et de la traite ;
– le marché du sexe qui leur est si profitable va de pair avec la marchandisation des corps, disjoints en parties, orifices et organes offerts à diverses prestations aux barèmes tarifés.
Vouloir combattre le « système prostitueur » impose d’offrir des solutions viables à celles qui, dans leur immense majorité, en sont les victimes et aspirent à en sortir – autrement dit de prévoir les financements et les mesures d’accompagnement nécessaires. Cela passe aussi par des stratégies visant à assécher la demande, et à cet égard, au vu des données suédoises, la pénalisation des clients apparaît comme un outil efficace.
10 raisons d’être abolitionniste se situe clairement à l’un des pôles du débat et s’annonce pour ce qu’il est : un livre militant destiné à fournir des arguments et à défendre une position.
À propos de l'autrice
Osez le féminisme !
Caractéristiques
Poids | 60 g |
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Dimensions | 10 × 13 cm |
Pages | 128 |
Paru le | 4 décembre 2013 |
ISBN | 979-1090062184 |
Revue de presse
Didier Epsztajn
Le « plus vieux métier du monde » est une invention pour naturaliser des pratiques d’appropriation différentes dans le temps et les lieux et nier les formes spécifiques et historiques de domination.