L’enchilada

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L’enchilada, dialogue entre texte et photos avec, dans les rôles principaux : Lydie Lee, la commanditaire de l’enquête. Fern alias Fernande, détective à son corps défendant, tenue de bourlinguer de ville en ville. Camille Doctobre, qui a disparu sans laisser de traces. Et, dans les rôles secondaires : le voleur du Lavomatic, des témoins plus ou moins fiables, un père, un ex-mari, des femmes qui vivent leur vie, un illusionniste…

Le lieu : la ville, celle-là ou une autre, les hôtels d’ici et d’ailleurs, un autocar, un taxi, les repaires urbains de celles qui se trouvent mieux entre elles. Le temps : une parenthèse, vraiment, mais dilatée aux dimensions du voyage par le perpétuel mouvement d’une pensée qui s’indigne de l’effacement des femmes.

Les auteurs : d’origine canadienne (Montréal), Danielle Charest vit à Paris depuis une vingtaine d’années. Elle écrit, beaucoup, notamment des polars dont plusieurs ont été publiés aux Éditions du Masque. Christine Aubrée est photographe plasticienne, entre autres occupations. Pour ce projet, passée du mur à la page, de l’espace au livre, elle a travaillé à une autre échelle et sur un autre mouvement de perception.

20.00

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À propos de l'autrice

Originaire de Montréal, au Canada, Danielle Charest s’est installée à Paris au début des années 1990. Romancière, elle a notamment écrit des polars (Éditions du Masque) et un essai sur les représentations des hommes et des femmes dans la littérature policière (Éditions Pepper). Danielle publiait aussi la Lettrinfo, largement diffusée par mail, qui nous informait sur l’état du monde et sur l’état des luttes : luttes des femmes, des lesbiennes, et, au-delà, des révoltes nées de l’indignation qu’elle soutenait avec une immense force de conviction. Lesbienne radicale radicalement féministe, Danielle a été de tous les combats qui nous ont mobilisées ces vingt dernières années. Elle est décédée le 13 octobre 2011.

Christine Aubrée est photographe plasticienne.

Caractéristiques

Poids 280 g
Dimensions 14 × 18 cm
Pages

160

Paru le

24 mars 2011

ISBN

979-1090062016

Revue de presse

Annick Dockstader

Ce livre est un dialogue entre fiction photographique et fiction écrite : Danielle à l’écriture et Christine à la recherche de l’humain avec son appareil photo. Un dialogue entre deux modes de communication où l’image n’est pas avalée ou au service du discours-mots. Comme c’est rare !

Laurence Motoret

La narratrice hante une mégapole à la poursuite de quelqu’un qui a disparu derrière le nom de quelqu’un d’autre.

Télé Debout

Entrevue réalisée réalisée en juin 2011 avec Christine Aubrée (photographe) et Danielle Charest (écrivain) à propos de la sortie de leur livre « L’Enchilada ».

Mot de l'éditrice

L’écrivain Danielle Charest a succombé le 13 octobre à une rupture d’anévrisme. L’association Bagdam Espace Lesbien a publié sur son site un hommage à Danielle, avec la liste des livres qu’elle a écrits. Le dernier d’entre eux, « L’enchilada », cosigné avec la photographe Christine Aubrée, a été publié aux Éditions iXe en mars 2011.

Danielle était aussi l’auteur de la Lettrinfo, largement diffusée par mail, qui nous informait sur l’état du monde et sur l’état des luttes : celles des femmes, celles des lesbiennes, et, au-delà, celles d’un mouvement d’indignés et de révoltés qu’elle appelait de ses vœux et auquel elle a adhéré avec une immense force de conviction. Lesbienne radicale radicalement féministe, Danielle a été de tous les combats, de toutes les manifestations qui nous ont mobilisées ces vingt dernières années.

C’était une « touche-à-tout » (sa définition d’elle-même) et une grande gueule, qui du Québec avait gardé l’accent et les exotiques jurons catholiques – les « ostie », « tabernak » et autres « calice de Chrisse » dont elle émaillait non seulement ses discours contre l’hétérosocialité, l’hétéronormativité, le patriarcat, le capitalisme, le néo-libéralisme… – mais aussi les histoires, vraiment drôles et souvent vraies, qui nous pliaient de rire lorsqu’elle était en verve et nous les racontait.

D’elle, je n’ai d’abord connu que sa figure publique, plutôt impressionnante, avant de la rencontrer pour de bon autour du projet de publication de L’enchilada. Cette rebelle qui revendiquait sa RAGE, plus encore que sa colère, était aussi une personne infiniment sensible et attentive, d’une gentillesse et d’une disponibilité désarmantes. Nous ne pouvions pas être d’accord sur tout, il nous est arrivé de nous disputer et d’en sortir meurtries, mais avec elle je perds cette chose très précieuse qu’est l’amitié en train de s’apprivoiser.

Danielle était une alliée enthousiaste des Editions iXe, qu’elle a formidablement aidées en sillonnant Paris à la rencontre des libraires. Sa disparition très brutale est un choc. Danielle me manque, comme à beaucoup – comme elle manque aux amies du village qui avaient appris à la connaître et à l’apprécier, comme elle manquera aux chats Milord et La Glue et aux hérissons du jardin qu’elle ne manquait jamais de saluer en personne, au téléphone et par mail.

Oristelle Bonis