Quand on parle, quand on écrit, on respecte (pour la plupart d’entre nous) les règles de la Langue française. Toutefois, qui se pose des questions à propos de leur histoire ? On pense « C’est comme ça ». Ce livre met en lumière le fait que ces règles, notamment celle sur « le masculin l’emporte » ont été construites, majoritairement par les intellectuels (hommes) de la fin du 19e siècle.
Néanmoins, ces règles ont mis du temps à s’imposer et ont rencontré des résistances. Celles-ci sont décrites, expliquées, analysées et les raisons de la masculinisation de la langue nous apparaissent.
Certes, le titre et la revendication ouvertement féministe de l’ouvrage peuvent effrayer le lecteur (ou la lectrice). Rappelons que le féminisme se veut porteur d’égalité, en l’occurrence, égalité des sexes et ne vise aucunement à écraser les hommes. Une fois cette mise au point faite, tout le monde, quel que soit son genre, peut aborder ce livre sereinement.
Nullement revendicatif, simplement narratif, tel le livre d’Histoire qu’il est, il explique comment la langue française est arrivée à ce qu’elle est aujourd’hui. Richement sourcé, l’ouvrage demande simplement à ce que cesse la masculinisation de la langue.
Ouvrage historique, linguistique, sociétal et psychologique, il se veut le porte parole des opprimées dans un domaine que l’on pourrait au premier abord penser épargné. Loin d’être neutre et intuitive, la langue française est au contraire construite et est révélatrice de la façon de penser de ceux (et celles) qui l’ont bâtie. Elle révèle qu’elle a été un instrument de sauvegarde des intérêts des plus favorisés.
On prend vraiment plaisir à lire cet ouvrage, qui nous faire (re)découvrir l’Histoire de France sous un jour nouveau et méconnu, celui de la langue. Les lecteurs qui n’ont pas l’habitude de lire des ouvrages de linguistique le trouveront suffisamment clair pour le comprendre et l’apprécier, et ceux qui sont familiers de ce genre le trouveront novateur et enrichissant.
Saluons l’initiative de l’auteur et de son éditeur pour la publication d’un tel ouvrage, qui, comme on peut le voir sur certaines critiques, ont essuyé bien des averses pour avoir simplement osé.